Héraldique du Poitou Blason : De gueules à cinq tours ou châteaux d'or en sautoir

L’héraldique des provinces de France est la synthèse réalisée par Viveleroy des deux ouvrages Blasons des anciennes provinces de France de Jacques Meurgey et Les armoiries des provinces françaises de Meurgey et Robert Louis. Le blason de chaque province française de l’Ancien régime a été réalisé par Robert Louis qui fut dessinateur symboliste des services Officiels, Conseiller technique de la Société française d’Héraldique et de Sigillographie. Les textes sont inspirés de ceux de Jacques Meurgey de Tupigny 1 , immense héraldiste, Conservateur aux Archives nationales, Président de la Société française d’Héraldique et de Sigillographie ; tout en étant enrichis des recherches récentes.

Nous avons choisi de débuter par la présentation de l’héraldique du Poitou car cette province accueille l’université Saint Louis depuis 2020 [VLR].

La géographie du Poitou

Carte des provinces française                                     

Ancien comté, le Poitou a pour capitale Poitiers et pour villes principales : Châtellerault, Loudun, Niort, La Roche-sur-Yon, Fontenay-le-comte, La Trimouille, Richelieu, Lusignan et Rochechouart. L’île de Noirmoutier et l’île d’Yeu sont rattachées à ce grand gouvernement qui est limité au nord par la Bretagne, l’Anjou et la Touraine, à l’est par le Berri et la Marche, au sud par le Limousin, l’Angoumois, la Saintonge et l’Aunis, à l’ouest l’océan Atlantique.

Il comprend les pays suivants : la Vendée et la Plaine.

L’histoire du Poitou

Cette province de l’ancienne France tire son nom du latin : (Pagus) Pictavensis, car ce territoire est habité primitivement par le peuple celte des Pictaves.

À la fin du VIIe siècle, le Poitou est gouverné par des comtes particuliers qui deviennent ensuite ducs d’Aquitaine. Lors du mariage d’Aliénor avec Henri II Plantagenet, la province passe avec la Guyenne aux rois d’Angleterre. Philippe-Auguste la confisque à Jean sans Terre en 1204 puis Saint Louis la donne en apanage 2 à son frère Alphonse, lequel prend alors le nom d’Alphonse de Poitiers.

Ce prince étant mort sans enfant, le Poitou est donné en apanage à Jean duc de Berry, frère de Charles V, puis à Jean fils de Charles VI qui ne laisse pas de postérité.

En 1412 le Poitou est réuni définitivement à la France.

Blason d’Alphonse de Poitiers

Le blason du Poitou : un hommage matrilinéal

Vitraux de la Sainte-Chapelle du Palais

Le prince Alphonse de Poitiers porte un écu parti 3 de France ancien, c’est-à-dire d’azur semé de fleurs de lis d’or et de Castille, du chef de sa mère, Blanche de Castille 4 . Les armes de Castille étaient de gueules au château d’or.

Mais les hérauts et graveurs de l’époque, trouvant sans doute que cet unique château ne contrebalançait pas d’une façon heureuse les lis de France, prennent l’habitude de multiplier les « castilles » dans un esprit de symétrie. Ce sont ces châteaux réduits à cinq qui constituent les armes du Poitou.

Néanmoins ce n’est qu’à partir du début du XVe siècle que l’usage de ces armes est fixé. Jusqu’alors le blason du Poitou arborait une déclinaison du lion des ducs d’Aquitaine.

 

 

  1. https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1975_num_133_2_460071
  2. « Libéralité selon laquelle le Roi attribue à ses fils ou à ses petits-fils ou à ses frères, des terres prélevées sur le domaine de la Couronne sans qu’elle constitue une aliénation définitive. Les Fils de France bénéficient de cet avantage au surplus transmissible : le régime successoral de l’apanage l’apparente à une substitution fidéicommissaire; les terres se conservent, inaliénables, dans les mains de tous les descendants mâles en ligne directe, du premier bénéficiaire jusqu’à extinction de la lignée : elles font alors retour au domaine de la Couronne, selon une clause communément inscrite dans l’acte constitutif de cette donation. Le but de cette institution est de maintenir la concorde entre les fils du Roi : l’aîné succédant dans la fonction royale, les cadets reçoivent des lots territoriaux. Cette dotation compensatoire doit pourvoir honorablement à l’entretien des fils du Roi d’une façon digne de leur rang, qui leur ouvre, le cas échéant, le droit d’accéder au trône. Collatéraux et filles sont donc exclus de toute succession à un apanage. » Dictionnaire de l’Ancien régime sous la direction de Lucien Bély, PUF
  3. division de l’écu en deux partitions égales par une ligne perpendiculaire allant du milieu du chef à la pointe; ou division axiale verticale.
  4. ce Fils de France, frère cadet de Saint Louis, brise ses armes avec les armes de Castille en hommage à sa mère, la grande Blanche de Castille. Ses frères, les princes Charles et Robert, font de même.
Translate »
Retour en haut