Louis XX, vœux aux Français 2024 23 janvier 2024, JDD, Tribune

SOURCE : Le JDD

Les vœux 2024 de Louis de Bourbon, Duc d’Anjou

Dans ses vœux pour l’année à venir, le duc d’Anjou, chef de la Maison de Bourbon et prétendant légitimiste aux trônes de France et de Navarre, dresse un bilan de l’état de la France et plaide pour que le pays retrouve sa nécessaire unité.

En cette période de vœux, je ne peux m’empêcher de penser à ce que je disais l’an passé, dans les mêmes circonstances. Je souhaitais à tous une « bonne année » car j’espérais qu’après la crise sanitaire qui nous avait tous atteints, la raison et la sagesse reviendraient animer la société civile. Je notais les frémissements en ce sens et je félicitais alors tous ceux qui s’engageaient dans cette voie. En un mot, j’appelais de mes vœux un retour vers le réalisme et le Bien Commun. Et c’est ce qui est arrivé au moins partiellement. Il faut maintenant que la France officielle suive afin que le pays retrouve sa nécessaire unité.

Pourtant, nous avons assisté tout au long de l’année écoulée à un nouvel affaiblissement de la vie publique. L’insécurité a fortement grandi et les victimes innocentes sont toujours plus nombreuses. Les évènements tragiques qui, jusqu’alors étaient plus ou moins circonscrits au milieu urbain, atteignent désormais les campagnes. Les faits parlent, avec déjà plusieurs centaines de morts et des violences de toutes sortes vers les femmes, les enfants, les personnes âgées qui s’amplifient depuis les premiers grands attentats de l’année 2015. De plus, l’appareil juridique paraît inadapté à la situation présente et à sa gravité. Parallèlement, les forces de maintien de l’ordre se trouvent sollicitées au-delà de leur capacité. Je ne peux que féliciter ceux qui continuent à œuvrer pour la sécurité publique alors que les conditions de leur travail sont si mauvaises.
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L’influence de la France minée de l’intérieur a, en même temps, vu son recul dans le concert des Nations. En Afrique, terre de la francophonie, cela est évident. Notre présence sur les théâtres des grands conflits actuels comme l’Ukraine ou le Moyen-Orient est inaudible. La France officielle paye là l’abandon de ses grands corps de la fonction publique. Le corps diplomatique comme les Préfets ont été sacrifiés et avec eux les moyens de poursuivre nos politiques séculaires. Les Préfets, successeurs des Intendants de l’Ancien Régime, permettaient à l’État de remplir son rôle d’initiateur et de porteur des grandes politiques déclinées ensuite localement, sans lesquelles une nation ne peut aller de l’avant.

De son côté, le corps diplomatique était en mesure de maintenir au-delà des caprices de l’actualité, une vision cohérente de la France dans ses relations de long terme entre les états. Louis XVI et son règne nous le rappellent et nous savons combien l’habile Vergennes a été aussi utile que Rochambeau dans l’affaire de l’indépendance des États-Unis, revanche sur le conflit avec les Anglais qui avait abouti au triste traité de Paris de 1763.

Mais, si les puissances de destruction et de démolitions sont nombreuses, le sont aussi celles du renouveau. Il est apparu ces derniers mois que les Français, toujours plus nombreux, semblent sortir de leur torpeur et reprennent leur destin en main.

Le débat politique s’ouvre enfin, même si cela commence faiblement, sur des problèmes aussi importants que l’immigration massive par laquelle, non seulement le devenir de la France, mais celui de l’Europe entière, semblent menacés ; sur la question de l’instruction publique si sacrifiée ces derniers temps et laissant une jeunesse dans l’ignorance qui accroît du même coup les inégalités sociales ; sur la justice devenue inadaptée, car laissant trop de place à l’émotion et au subjectivisme au détriment des exigences du Bien commun et de la défense de la société. Pareillement, des concepts comme le droit du sol deviennent sujet de réflexion. Les mots tabous et le déni des réalités reculent. En France, le travail des idées a toujours précédé le temps de l’action. De cette maturation il ne peut sortir que du positif. La France en a besoin ! elle doit renouer avec le réel.

Certes d’autres sujets d’inquiétude demeurent et parfois croissent. Je pense aux questions éthiques. Des législations vraiment contre nature sont en cours d’élaboration. Que sera la société que nous allons léguer aux générations suivantes ?

Malgré les problèmes évoqués et les craintes légitimes des uns et des autres, il y a en France, une réelle prise de conscience. Il faut travailler pour trouver des solutions à court terme car il y a urgence, mais sachons surtout garder notre vision à long terme car elle est la lumière qui éclaire notre chemin. Les Saints et notamment saint Louis et sainte Jeanne d’Arc veillent sur la terre des lys pour qu’elle retrouve le chemin des promesses de son baptême.

 

Louis de Bourbon

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