Sainte Catherine Labouré prophétise en 1830 la fin de la Royauté du Christ en France

Sainte Catherine Labouré prophétise la fin de la royauté du Christ en France 1830 : la révolution de Juillet renverse le roi légitime Charles X, et abolit la monarchie de droit divin

En 1830, sainte Catherine Labouré prophétise la fin de la royauté du Christ en France, et l’abolition de la monarchie traditionnelle de droit divin. Quelques semaines plus tard, le roi légitime Charles X est renversé sous l’effort conjugué de la famille cadette d’Orléans, de la grande bourgeoisie et des sectes maçonniques hostiles à l’hétéronomie du régime. Les visions de la religieuse de la rue du Bac sont sans équivoque. D’une part, elles confirment que le roi de France est bien la figure humaine du Christ-Roi : ne reconnaît-il pas institutionnellement la souveraineté divine lorsque, lors du Sacre, il prête serment au Christ de légiférer selon la loi naturelle et révélée ? D’autre part, les visions démontrent aux Croyants que Charles X était bien le roi légitime, et qu’il n’y avait donc pas de roi caché en 1830 — infirmant de fait la possibilité de survivance de Louis XVII. En outre, une autre confirmation extraordinaire de la légitimité du roi Charles s’était manifestée après le sacre, lorsqu’il avait touché et guéri des écrouelleux : pouvoir thaumaturge apanage des seuls rois de France légitimes.  [La Rédaction]

Introduction de viveleroy

Le texte qui suit est un article d’Antoine Lestra, « Une voyante de Notre-Dame, reine de France, la bienheureuse Catherine Labouré », paru dans le journal La Croix, le 25 juin 1941, p. 3.

AVERTISSEMENT de la Rédaction : Les titres ont été rajoutés par nos soins pour faciliter la lecture.


Enfance et jeunesse de sainte Catherine Labouré

Beaucoup de fausses prophéties ont, cette année, tourné la tête des gens crédules. C’est une raison de rappeler l’histoire d’une authentique voyante dont les prophéties se réalisèrent. Un historien aussi sévère dans la critique que le R.P. Misermont a tiré au clair tout ce que nous allons dire de la bienheureuse Catherine Labouré, la plus glorieuse fille de Sainte Louise de Marillac.
Elle naquit le 2 mai 1806, la neuvième de 17 enfants, à Fain-les-Moutiers, en Bourgogne, de Pierre Labouré, maire de la commune, et de Louise-Madeleine Gonlard. Sa famille, propriétaire de la même terre depuis des siècles, peut être donnée en exemple de ces antiques souches paysannes enracinées au sol qui sont la pure noblesse de France. Notre-Seigneur se plaît à choisir en elles tantôt des saints, tantôt des princes de son Église. Le cardinal Labouré, naguère archevêque de Rennes, était un arrière-neveu de la Bienheureuse.

Après 24 ans passés dans la maison paternelle aux travaux du ménage et des champs, Catherine entra, le mercredi 21 avril 1830, au Séminaire de la rue du Bac, à Paris, comme on appelle le noviciat des Filles de la Charité.

La jeune postulante croise le roi Charles X le dimanche 25 avril 1830

Le dimanche 25 avril, elle suit la châsse de saint Vincent de Paul, portée de Notre-Dame à la chapelle des Lazaristes, 93, rue de Sèvres. Une neuvaine solennelle d’offices pontificaux et de panégyriques y commence. La Sœur Catherine va tous les jours, avec ses compagnes, assister à ces fêtes dont l’archevêque, Mgr de Quêlen, enverra, par ordre de Charles X, au Souverain Pontife, une belle relation sous couverture de pourpre et d’or, telle que nous l’avons lue aux archives vaticanes. Dans la châsse on avait mis entre les mains du saint la croix dont il s’était servi pour exhorter Louis XIII mourant.

Le jeudi 29, la Sœur Catherine voit Charles X à la cérémonie. Elle l’entend répondre à Mgr de Quêlen qui le harangue :

En venant vénérer les reliques d’un saint prêtre si cher à l’humanité j’ai surtout le désir d’obtenir par son intercession le bonheur de mes peuples. Je lui demanderai avec confiance de présenter à Dieu ce vœu, le plus ardent de mon cœur, et je ne doute pas que ses prières ne soient exaucées.

En quittant la chapelle, le roi dit au Supérieur général des Lazaristes, M. Salhorgne :

Prier pour le bonheur de mon peuple, c’est prier pour le mien.

La vision prophétique du jeudi 29 avril 1830

La Sœur Catherine rentra, profondément émue, à la rue du Bac, et dans la chapelle des Sœurs, « au-dessus de la petite châsse où des reliques étaient exposées », elle voit soudain le cœur de saint Vincent, ce cœur qui manquait seul aux cérémonies parisiennes, car il est conservé dans la Primatiale Saint-Jean, à Lyon.

Il m’apparut trois jours de suite, écrit-elle : blanc, couleur de chair, qui annonçait la paix, le calme, l’innocence et l’union, et puis je l’ai vu rouge de feu, ce qui doit allumer la charité dans le cœur… Et puis je l’ai vu rouge noir, ce qui me mettait la tristesse dans le cœur ; il me venait des tristesses que j’avais peine à surmonter, je ne savais ni pourquoi ni comment cette tristesse se portait sur le changement de gouvernement.

La vision prophétique du dimanche 6 juin 1830

Les visions surnaturelles de la Sœur Catherine se multiplient. Elle voit à maintes reprises Notre-Seigneur dans le Très Saint-Sacrement. Le dimanche 6 juin 1830, en la fête de la Sainte Trinité, l’apparition prend une forme extraordinaire.

Le jour de la Sainte Trinité, Notre-Seigneur m’apparut comme un roi avec la croix sur sa poitrine dans le Très Saint-Sacrement, ce qui était pendant la Sainte Messe. Au moment de l’Évangile, il m’a semblé que Notre-Seigneur était dépouillé de tous ses ornements. Tout a coulé par terre et il m’a semblé que la croix coulait sous les pieds de Notre-Seigneur. C’est là que j’ai eu les pensées les plus noires et les plus tristes. C’est là que j’ai eu les pensées que le roi de la terre serait perdu et dépouillé de ses habits royaux. Et de là toutes les pensées que j’ai eues, je ne saurais l’expliquer, sur la perte que l’on faisait.

Nous citons, pour cette vision comme pour les autres, le témoignage écrit de la main de Sœur Catherine Labouré sur l’ordre de son directeur, M. Aladel.

Rien ne pouvait faire prévoir en avril ni en juin à une petite novice illettrée à peine arrivée de ses champs la catastrophe, payée par l’or de l’Angleterre furieuse de la prise d’Alger, qui allait jeter la France dans la plus funeste révolution du XIXe siècle et dans la persécution religieuse. Sans doute les francs-maçons et les libéraux jouaient alors sous le pavillon habilement dissimulé du duc d’Orléans, le futur Louis-Philippe, « la comédie de quinze ans » contre le plus national et le plus chrétien des régimes que la France ait connus depuis 1789.

Le roi portait tout son effort à préparer la fondation de notre empire africain par la prise d’Alger, et Mgr de Quêlen avait donné par lettre pastorale, saint Vincent de Paul pour protecteur à notre année qui rétablirait la croix à l’ombre du drapeau blanc sur cette terre où le saint avait été l’esclave des Barbaresques. C’était assez pour que la mauvaise foi tournât contre la royauté légitime, représentée comme le gouvernement des curés et du parti prêtre, les honneurs officiellement rendus au Père des pauvres.

Comment la Sœur Catherine aurait-elle soupçonné de telles perfidies ? La grande âme simple et droite du peuple français vivait en elle et lui faisait ressentir profondément la fidélité de Charles X à la tradition chrétienne de la France. L’annonce mystérieuse de sa chute par le Christ-Roi, dont il veut être comme saint Louis « le bon sergent », perce le cœur de la Bienheureuse. Elle révère dans le roi, suivant le mot de Suger, l’homme qui, à la tête de la France, « porte la vivante image de Dieu en lui-même ».

La vision prophétique du jeudi 18 juillet 1830

Les jours passent, et voici la Vierge Marie qui va se montrer. Le 18 juillet 1830, Sœur Catherine, en se couchant, demande à saint Vincent la grâce de voir sa Mère du Ciel. À onze heures et demie du soir, son ange gardien, sous les apparences d’un enfant vêtu de blanc, la réveille et la conduit à la chapelle où Marie, « en chair et en os » ne tarde pas à venir s’asseoir au pied de l’autel, du côté de l’Évangile, « dans le fauteuil de M. le directeur ». Un long entretien commence entre la Reine au Ciel et la paysanne au cœur pur que l’esprit d’enfance a rendue digne de converser avec la Mère de Dieu.

Les temps sont très mauvais, dit la Sainte Vierge. Des malheurs vont fondre sur la France, le trône sera renversé, le monde entier sera bouleversé par des malheurs de toutes sortes (la Sainte Vierge avait l’air très peinée en disant cela).

Après l’apparition du Christ-Roi, cette très grande peine de la Sainte Vierge à l’idée que nos rois légitimes vont être renversés, quelle gloire pour eux ! Quel signe de leur place dans le monde chrétien. La Sainte Vierge voit près de tomber le fils de saint Louis, l’héritier de Louis XIII qui lui a consacré la France. Mais Elle sait aussi que les grâces de réparation dont Elle dispose sont inépuisables et que le vœu de Louis XIII sera maintenu quand même par l’Église en France, et, pour la part qui lui revient, par la branche aînée de la Maison de France. N’avons-nous pas vu, pour le troisième centenaire, en 1938, le prince Xavier de Bourbon renouveler le vœu de Louis XIII avec le général de Castelnau pendant le Congrès marial de Boulogne-sur-Mer, où le cardinal Liénart était légat, puis à Notre-Dame des Victoires, à la clôture solennelle du Jubilé, le 15 août ?

La vision du 27 novembre 1830 : le Ciel n’abandonne pas la France

La Sainte Vierge apparut au moins cinq fois dans la chapelle de la rue du Bac à la Bienheureuse Catherine Labouré. Le 27 novembre 1830 quand la chute de Charles X est un fait accompli, Elle se montre debout sur une « boule blanche », où son pied écrase la tête du serpent.

Cette boule que vous voyez, dit-Elle, représente le monde entier, particulièrement la France.

Elle l’inonde de rayons qui coulent de ses mains, comme un torrent de lumière. Sur un point plus éclairé, Elle dirige des rayons plus denses.

Ce point, c’est la France.

Faites, faites frapper une médaille sur ce modèle, ordonne-t-Elle. Toutes les personnes qui la porteront indulgenciée, au cou, avec confiance, et feront avec piété cette prière jouiront d’une protection toute spéciale de la Mère de Dieu et recevront de grandes grâces.

De cette prière, jusqu’alors inconnue, la Bienheureuse vit les lettres d’or aller de la main droite à la main gauche de la Vierge en passant par dessus sa tête :

Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous.

La Sainte Vierge montre ensuite le revers : douze étoiles entourent son monogramme surmonté d’une croix et surmontant les saints Cœurs de Jésus et de Marie, le premier couronné d’épines, le second percé d’un glaive. Cette médaille ira dans le monde entier faire tant de prodiges qu’on l’appellera la Médaille miraculeuse. Elle préparera la définition du dogme de l’Immaculée Conception. Après que Pie IX l’aura promulguée, c’est encore en France que Marie viendra dire à sainte Bernadette :

Je suis l’immaculée Conception.

À la Sœur Catherine Elle confia bien d’autres secrets encore, mais nous avons voulu retenir seulement ce qui se rapporte à notre patrie. Rien ne montre mieux que Marie n’a jamais renié son titre de Reine de France. Le message dont Elle chargea la Bienheureuse s’achève en un message d’espoir.

Antoine Lestra

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