Légitimité

Le pouvoir d’un père sur ses enfants, d’un maître sur ses domestiques, est aussi un pouvoir divin, parce qu’il est fondé sur la nature, et qu’ils sont l’un et l’autre un pouvoir légitime et naturel. Ainsi, dans ce sens, tout ce qui est légitime est divin, puisque la légitimité n’est que la conformité aux lois dont Dieu est l’auteur.

Louis de Bonald, Œuvres de M. de Bonald, Mélanges littéraires, politiques et philosophiques (3e édition), Imprimerie d’Adrien le Clere et Cie, chap. « Observations sur l’ouvrage de Mme la baronne de Staël, ayant pour titre : Considérations sur les principaux événements de la révolution française », § V : « Du pouvoir absolu ; du pouvoir arbitraire ; du pouvoir divin ; de l’obéissance passive », Paris, 1852, p. 562.

 

[La légitimité,] c’est la justification, tant du droit au commandement des gouvernants que du devoir d’obéissance des gouvernés, un « génie invisible de la cité » expliquait joliment l’historien italien Guglielmo Ferrero, l’un de ceux qui ont le plus réfléchi sur ce sujet. Exorcisant la peur réciproque du chef et des assujettis, la légitimité permet la convivence et la hiérarchisation du groupe.

Guy Augé, Succession de France et règle de nationalité, D.U.C, Paris, 1979, p. 121.

 

[Gouvernement] légitime, c’est-à-dire conforme à la loi de Dieu et aux traditions du pays.

Mgr de Ségur, Vive le roi !, Haton éditeur, Paris, non daté, p. 13.

 

La légitimité des rois est l’anneau par lequel les nations se rattachent à Dieu pour demeurer vivantes et honorées.

Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Casterman, Paris, 1873, p. 443.

 

C’est donc la vraie marque de la Monarchie Royale, quand le Prince se rend aussi doux, et ployable aux lois de nature, qu’il désire ses sujets lui être obéissants. Ce qu’il fera, s’il craint Dieu surtout, s’il est pitoyable aux affligés, prudent aux entreprises, hardi aux exploits, modeste en prospérité, constant en adversité, ferme en sa parole, sage en son conseil, soigneux des sujets, secourable aux amis, terrible aux ennemis, courtois aux gens de bien, effroyable aux méchants, et juste envers tous. Si donc les sujets obéissent aux lois du Roi, et le Roi aux lois de nature, la loi d’une part et d’autre sera maîtresse, ou bien, comme dit Pindare, Reine. Car il s’ensuivra une amitié mutuelle du Roi envers les sujets, et l’obéissance des sujets envers le Roi, avec une très plaisante et douce harmonie des uns avec les autres, et de tous avec le Roi. C’est pourquoi cette Monarchie se doit appeler royale et légitime.

Jean Bodin, Les Six Livres de la République, livre II, chap. III (De la monarchie royale), Librairie Jacques du Puys, Paris, 1577, p. 239.

 

Il est clair que, dès que l’on a rejeté le principe de la légitimité dynastique, il n’y a plus, pour donner une base aux délimitations territoriales des États, que le droit des nationalités, c’est-à-dire des groupes naturels déterminés par la race, l’histoire et la volonté des populations.

Ernest Renan, La réforme intellectuelle et morale, Michel Lévy Frères, Paris, 1871, p. 169.

La question de la légitimité du pouvoir politique, par Guy Augé . La légitimité est le graal du pouvoir, car elle permet l'obéissance libre.

La question de la légitimité du pouvoir politique La légitimité, ou l’obéissance libre, par Guy Augé (1979)

Dans la cité traditionnelle, le bien commun est réalisé par l’obéissance librement consentie au roi légitime, en ce que lui-même est soumis à un ordre supérieur à toute volonté humaine. Avec la modernité, l’homme proclame son autonomie, son affranchissement de tout ordre dont il n’est pas la source. Aucune limite transcendante ne bornant plus la …

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Histoire de la légitimité

L’histoire de la légitimité de 1883 à nos jours De la résistance au modernisme

L’histoire de la légitimité — et du mouvement légitimiste qui l’a portée — est celle de la fidélité à l’ordre naturel de la monarchie traditionnelle, et celle du refus de tout ralliement à la modernité : – 1830 et 1883 : refus du ralliement aux Orléans qui prétendent se faire rois en violant les Lois Fondamentales …

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La formation des coutumes d’hérédité et de masculinité au sujet des lois fondamentales du Royaume de France

La formation des coutumes d’hérédité et de masculinité, par Jean Barbey La coutume comme source du droit

Il serait vain et anachronique de tenter d’analyser les changements dynastiques — mérovingiens, carolingiens, capétiens —, ainsi que l’élaboration de ce que l’on appelle les Lois Fondamentales du Royaume, à l’aune de notre pensée du XXIe siècle. En effet, les sociétés traditionnelles ignorent le volontarisme juridique et constitutionnel propres à la modernité, et Cicéron (106-43 …

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édit de Fontainebleau de 1717

Commentaire de l’édit de Fontainebleau de 1717 Travaux dirigés de Franck Bouscau, Professeur des Facultés de Droit

L’édit de Fontainebleau de 1717 revient sur une modification des règles de la succession royale que Louis XIV avait tenté d’opérer quelques années plus tôt par l’édit de Marly de juillet 1714. À cette époque, le Roi a voulu — en cas d’extinction de tous les mâles légitimes de la dynastie — habiliter à régner …

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La tradition monarchique, de Paul Watrin, démontre la nullité des renonciations à la couronne de Philippe V duc d’Anjou

La tradition monarchique, de Paul Watrin (Extraits) De la nullité des renonciations à la couronne de Philippe V duc d’Anjou, lors du traité d’Utrecht

En 1700, l’Espagne réclame à Louis XIV son petit-fils Philippe duc d’Anjou comme souverain. Le grand roi accepte, mais devant l’éventualité d’une union de l’Espagne et de la France sous une même couronne, l’Europe entre en guerre contre les deux pays. Pour mettre fin à un long et cruel conflit, Louis XIV et Philippe V …

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Principes de légitimité

Principes de légitimité Aux sources de la politique

En cette époque sombre où la modernité dévoile désormais sans masque ses ambitions totalitaires, en ces temps de détresse où s’étend le spectre des guerres civiles, les principes de légitimité — fondés sur la loi naturelle — se dressent comme une bannière d’espoir et de paix. « Légitimistes de tous les pays, unissez-vous ! », …

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Pouvoir absolu de droit divin et pouvoir arbitraire, par Louis de Bonald

Pouvoir absolu de droit divin et pouvoir arbitraire, par Louis de Bonald Observations sur l'ouvrage de Mme la baronne de Staël

Les opposants à la monarchie traditionnelle feignent de confondre pouvoir absolu de droit divin et pouvoir arbitraire. Dans ce texte, Bonald s’insurge contre de tels amalgames. Après avoir défini ces différentes expressions, il démontre qu’à l’opposé du pouvoir absolu de droit divin, le pouvoir du peuple souverain est intrinsèquement arbitraire et ne saurait obtenir qu’une …

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Qu’est ce que le légitimisme ? Le légitimisme repose sur un ordre successoral indépendant des intérêts personnels et des débats d’idées.

Qu’est ce que le légitimisme ? La légitimité, ou l’écologie en politique, par Jean-Louis Maral (1980)

Qu’est ce que le légitimisme ? Le légitimisme repose sur un principe extrêmement simple : un ordre successoral indépendant des chocs et des pressions des intérêts personnels et des débats d’idées. Hétérogène aux idéologies, il ne peut, sans se renier, s’en adultérer. Les « fusions » de type orléaniste prétendant réconcilier le principe légitimiste avec …

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Légitimité et royalisme, par Guy Augé La légitimité, ou l’obéissance libre (1977)

S’il est une constante dans nos sociétés modernes, c’est bien le mépris du citoyen envers les représentants du pouvoir démocratique ; pouvoir auquel il est pourtant contraint d’obéir servilement au nom d’un légalisme justifié par le nombre ou l’opinion. Un Tocqueville le déplore : « Quelque soumis que fussent les hommes de l’ancien régime aux volontés du roi, …

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Antigone, héroïne de la loi naturelle et de la légitimité.

Antigone, héroïne de la loi naturelle et de la légitimité Du devoir de résistance

En ces temps calamiteux, la plupart des autorités temporelles et spirituelles se sont ralliées à l’esprit de monde qui proclame les « Droits de l’Homme », de l’homme tout puissant, de l’homme maître de la nature, de l’homme maître de sa nature, de l’homme qui décide du bien et du mal — et donc de …

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