Modernité

La philosophie des modernes, sérieusement approfondie et réduite à sa plus simple expression, est l’art de se passer de l’être souverainement intelligent, de la Divinité, dans la formation et la conservation de l’univers, dans le gouvernement de la société, dans la direction même de l’homme. […] Je le répète : la philosophie moderne n’est autre chose que l’art de tout expliquer, de tout régler sans le concours de la Divinité.

Louis de Bonald, Mélanges littéraires, politiques et philosophiques, tome I, éd. A. Le Clere, Paris, 1819, p. 105-106.


 

L’âge moderne avec l’aliénation croissante du monde qu’il a produit, a conduit à une solution où l’homme où qu’il aille ne rencontre plus que lui-même.

Hannah Arendt, La crise de la culture, Gallimard, col. Folio-essais, Paris, 2007, p. 119.


 

L’essence de la modernité consiste en un accroissement du gnosticisme. (p.183)
La spéculation gnostique surmonta l’incertitude de la foi en abandonnant la transcendance et en conférant à l’homme ainsi qu’à son action dans le monde la signification d’un accomplissement eschatologique. Au fur et à mesure que cette immanentisation progressait au niveau empirique, le processus de civilisation devint une œuvre mystique de salut personnel. La force spirituelle de l’âme qui, dans le christianisme, était consacrée à la sanctification de la vie pouvait désormais se tourner vers la création beaucoup plus séduisante, plus tangible et surtout plus facile, du paradis terrestre. (p. 187)

Éric Vœgelin, La nouvelle science du politique, Seuil, 2000, Paris.


 

On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.

Georges Bernanos, La France contre les robots, France libre, Paris, 1946, p. 74.


 

La bourgeoisie est l’autre nom de la société moderne.

François Furet, Le passé d’une illusion, Robert Laffont, col. Le livre de poche, Paris, 1995, p. 19.

Autorité et Pouvoir chez les modernes La forme du régime politique est-elle neutre ? [2]

La république moderne légitime son pouvoir par son caractère rationnel, voire scientifique. Or, paradoxalement, peu de penseurs se sont attachés à étudier l’essence du pouvoir des États modernes, comme si l’argument de rationalité légitimait tout, mais aussi, comme s’ils éprouvaient une certaine difficulté à en parler. Pour expliquer cette gêne et pour découvrir ce qu’il […]

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Considérations sur la notion de loi La loi : œuvre de la raison ou de la seule volonté ?

Les catholiques, qui vivent aujourd’hui dans une société où presque rien ne fonctionne normalement, éprouvent les plus grandes difficultés, non seulement à accomplir leurs devoirs, mais même simplement à les connaître1. Confrontés à des autorités humaines incompétentes ou tyranniques, ils ont tendance à rejeter a priori toute loi civile ou ecclésiastique. C’est certainement une des

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