Le combat légitimiste Gouvernement par autorité contre gouvernement par opinion

Bien peu de personnes ont conscience de l’extrême fragilité des fondements théoriques des sociétés révolutionnaires, et si ces constructions artificielles semblent pourtant triompher sur toute la planète, c’est que jusqu’ici, elles ont réussi à fuir ou à étouffer le débat théorique où elles se savent vulnérables. En effet, pour détourner les hommes des questions essentielles de la loi naturelle, de la légitimité, de l’autorité, du droit divin, on les enivre

Nietzsche, ou l’esprit de subversion, par Jacques Galy (1976) La fausse anti-modernité d’un élitiste individualiste

Des philosophes comme Éric Vœgelin ont montré que la modernité s’identifie à un processus de divinisation de l’homme, à son autonomie de la tutelle divine, et la croyance progressiste en un sens de l’histoire. Ainsi, par sa seule volonté, l’homme pourrait être acteur de son progrès vers l’homme-dieu et se faire l’artisan de l’établissement d’un Âge d’or. Cependant la modernité se décline selon deux modalités violemment antagonistes : un mode

Antigone, héroïne de la loi naturelle et de la légitimité Du devoir de résistance

En ces temps calamiteux, où la plupart des autorités temporelles et spirituelles se sont ralliées à l’esprit de monde qui proclame les « Droits de l’Homme », de l’homme tout puissant, de l’homme maître de la nature, de l’homme maître de sa nature, de l’homme qui décide du bien et du mal — et donc de l’homme qui se fait Dieu —, du fond des âges une petite voix dérangeante, une petite

Charles Maurras et le nationalisme Le mariage contre-nature de la monarchie avec l'idéologie

Maurras a tenté toute sa vie durant de marier la monarchie avec l’idéologie nationaliste. Or, comme le libéralisme et le socialisme, le nationalisme est enfant de la Révolution et constitue pareillement une religion séculière qui exalte l’autonomie de l’homme par rapport à Dieu. Le maître de l’Action française parsème d’ailleurs son œuvre de phrases à fort relent gnostique en développant une mystique du progrès de l’homme — de la nation

Le Déclin du courage, par Alexandre Soljenitsyne, Harvard (juin 1978) Communisme et capitalisme, frères ennemis mais frères

Devant la prestigieuse assemblée des enseignants de Harvard, le Prix Nobel rescapé du Goulag soutient que les sociétés soviétique et occidentale moderne ne diffèrent pas de nature. Toutes deux se fondent sur l’autonomie de l’homme par rapport à Dieu et ambitionnent de réaliser son bonheur par le seul changement de système social. Toutes deux génèrent une « pensée unique », l’une du Parti, l’autre de l’opinion. De la société communiste sans loi,

Autorité et Pouvoir chez les modernes La forme du régime politique est-elle neutre ? [2]

La république moderne légitime son pouvoir par son caractère rationnel, voire scientifique. Or, paradoxalement, peu de penseurs se sont attachés à étudier l’essence du pouvoir des États modernes, comme si l’argument de rationalité légitimait tout, mais aussi, comme s’ils éprouvaient une certaine difficulté à en parler. Pour expliquer cette gêne et pour découvrir ce qu’il faut comprendre par « rationalité du pouvoir », nous tacherons de préciser le sens donné