Autonomie
L’autonomie de la volonté est cette propriété qu’a la volonté d’être à elle-même sa loi.
Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, 1785, trad. H. Lachelier, Deuxième section, L’autonomie de la volonté comme principe suprême de la moralité, Hachette et C, 3 édition, Paris, 1915 p. 85.
Un être ne se révèle autonome qu’à partir du moment où il est son propre maître ; et il n’est son propre maître que s’il n’est redevable qu’à lui-même de sa propre existence. Un homme qui vit par la grâce d’un autre se considère comme un être dépendant. Or je vis totalement par la grâce d’autrui non seulement quand il pourvoit à ma subsistance, mais aussi quand il a, de surcroît, créé ma vie, s’il en est la source ; et ma vie a nécessairement son fondement hors d’elle lorsqu’elle n’est pas ma propre création.
Karl Marx, Œuvres, tome II, Économie, Économie et philosophie, Gallimard, col. La Pléiade, Paris, 1968, p. 130.
Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident, née à la Renaissance, et dont les développements politiques se sont manifestés à partir des Lumières. Elle est devenue la base de la doctrine sociale et politique et pourrait être appelée l’humanisme rationaliste, ou l’autonomie humaniste : l’autonomie proclamée et pratiquée de l’homme à l’encontre de toute force supérieure à lui. On peut parler aussi d’anthropocentrisme : l’homme est vu au centre de tout.
Alexandre Soljenitsyne, Discours de Harvard (juin 1978)
On parle souvent aujourd’hui de la libération de l’homme, de sa pleine autonomie et par conséquent de sa libération de Dieu… Cette autonomie est un mensonge ontologique, car l’homme n’existe pas par lui même, ni pour lui même. C’est aussi un mensonge socio-politique car la collaboration et le partage des libertés est nécessaire. Et si Dieu n’existe pas, s’il demeure inaccessible à l’homme, l’ultime instance est le consensus majoritaire, qui a le dernier mot et auquel tous doivent obéir. Le siècle dernier a montré que le consensus peut être celui du mal. Sa soi-disant autonomie ne libère pas l’homme. Les dictatures nazie et marxiste n’admettaient rien au-dessus du pouvoir idéologique… Aujourd’hui, si, grâce à Dieu, nous ne vivons plus en dictature, nous subissons des formes subtiles de dictature, un conformisme selon lequel il faut penser comme les autres, agir comme tout le monde. Il a aussi des agressions plus ou moins subtiles contre l’Église, qui montrent combien ce conformisme représente une véritable dictature.
Benoît XVI, Vatican Information Service, Homélie du 15 avril 2010, « Obéir à Dieu et faire pénitence », 16 avril 2010.
3e proposition condamnée :
La raison humaine, considérée sans aucun rapport à Dieu, est l’unique arbitre du vrai et du faux, du bien et du mal : elle est à elle-même sa loi, elle suffit par ses forces naturelles à procurer le bien des hommes et des peuples.
Pie IX, Syllabus sur les principales erreurs de notre temps, 3e proposition condamnée.