Droit naturel

Droit naturel, ensemble des règles communes à tous les hommes, règles qui dérivent de la nature de l’homme. Le droit naturel se lie à la morale ; l’un et l’autre ont le même fondement et à peu près le même objet.

Bonnet, Œuvres mêlées, tome XVIII, p. 178, dans Pougens, cité dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, tome II, 1973.


 

Il y a une justice et une injustice dont tous les hommes ont comme une divination et dont le sentiment leur est naturel et commun, même quand il n’existe entre eux aucune communauté ni aucun contrat ; c’est évidemment, par exemple, ce dont parle l’Antigone de Sophocle, quand elle affirme qu’il était juste d’enfreindre la défense et d’ensevelir Polynice ; car c’était là un droit naturel : «  Loi qui n’est ni d’aujourd’hui ni d’hier, qui est éternelle et dont personne ne connaît l’origine. » C’est aussi celle dont Empédocle s’autorise pour interdire de tuer un être animé ; car on ne peut prétendre que cet acte soit juste pour certains, et ne le soit pas pour d’autres : « Mais la loi universelle s’étend en tous sens, à travers l’éther qui règne au loin et aussi la terre immense. »

Aristote, Rhétorique, livre I (tome I), chap. XIII, 1373b, trad. Médéric Dufour et autres, Les Belles-Lettres, Paris, 1960, p. 130.


 

C’est d’après les commandements de ce droit de nature, que tout droit positif, de quelque législateur qu’il vienne, peut être apprécié dans son contenu moral et, par là même, dans l’autorité qu’il a d’obliger en conscience. Des lois humaines qui sont en contradiction insoluble avec le droit naturel sont marquées d’un vice originel qu’aucune contrainte, aucun déploiement extérieur de puissance ne peut guérir.

Pie XI, Encyclique contre le nazisme Mit Brennender Sorge, 14 mars 1937.


 

Le droit naturel est celui qui est contenu dans la Loi et dans l’Évangile. (p.117) […]

En vertu de ce droit, chacun reçoit l’ordre de faire à autrui ce qu’il veut qu’on lui fasse à lui-même. (p.123) […]

Le droit naturel date de l’origine de la créature raisonnable ; il ne change pas avec le temps ; mais il demeure immuable. (p.126)

Décrets de Gratien cités par saint Thomas d’Aquin, Somme théologique Ia-IIæ, Question 94 (La loi naturelle), art.4 – § Difficultés et § Solutions, et art.5 – § Difficultés, Desclé & Cie, Éd. Revue des jeunes, trad. Laversin, Paris-Tournai-Rome, 1935.


 

Le droit naturel est commun à toutes les nations. (p.118) […]

La possession commune de tous les biens et la même liberté pour tous sont de droit naturel. (p.129)

Saint Isidore de Séville cité par saint Thomas d’Aquin, Somme théologique Ia-IIæ, Question 94 (La loi naturelle), art.4 – § Difficultés, art.5 – § Difficultés, Desclé & Cie, Éd. Revue des jeunes, trad. Laversin, Paris-Tournai-Rome, 1935.


 

La propriété selon saint Thomas d'Aquin

La propriété selon saint Thomas d’Aquin Ou l'impératif de l'égalité de justice

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 consacre le triomphe du matérialisme bourgeois et proclame la propriété comme un « droit naturel et imprescriptible * ». Or, rappelle Saint Thomas d’Aquin, la propriété, le commerce et l’argent, ne sauraient revêtir un caractère absolu. En effet, les biens extérieurs appartiennent à Dieu […]

La propriété selon saint Thomas d’Aquin Ou l'impératif de l'égalité de justice Lire la suite »

Autorité et Pouvoir chez les classiques La forme du régime politique est-elle neutre ? [1]

Le pouvoir de l’État moderne est présenté par ses promoteurs comme le triomphe de la rationalité dans l’ordre politique. Ceux-ci lui opposent un prétendu « caractère irrationnel » de l’autorité dans les monarchies traditionnelles. Dans cette série de deux articles, nous essaierons de préciser ce qui caractérise les régimes monarchiques et républicains pour expliquer ensuite

Autorité et Pouvoir chez les classiques La forme du régime politique est-elle neutre ? [1] Lire la suite »

Droit et justice dans les écoles du droit naturel classique et moderne

Le texte de la conférence reproduit ici est issu d’un manuscrit de seize pages de la main de Guy Augé ne portant pas d’indication de date ; il est cependant vraisemblable qu’il fut rédigé au cours de la seconde moitié des années 70. Pour la présente édition, la transcription et les compléments du texte (indiqués

Droit et justice dans les écoles du droit naturel classique et moderne Lire la suite »

Translate »
Retour en haut