Nationalisme
Comme il convient d’être dupe de quelque chose, je l’ai été et je le suis encore de cette idée de nationalisme. Elle peut remplacer le vieux juif des philosophes déistes et tenir lieu de la déesse Humanité, chère à notre Auguste Comte.
Charles Maurras, La République ou le Roi, correspondance inédite 1888-1923, Plon, 1970, p. 323.
Il y aura donc assez rapidement une doctrine nationaliste jacobine qui est extrêmement conquérante. C’est un sentiment très exclusif, très fanatique de la Nation, identifiée à un contenu doctrinal, à un contenu d’idées. La France, c’est désormais la « Patrie de la Révolution », c’est la Nation porteuse d’un message universel ; la France incarne l’Univers, et par conséquent, aimer la France, c’est aussi aimer l’Univers, et les armées françaises vont être les missionnaires de la Révolution.
Guy Augé, La légitimité, N°35, Les Amis de Guy Augé, 1997, p.40.
Le principe des nationalités indépendantes n’est pas de nature, comme plusieurs le pensent, à délivrer l’espèce humaine du fléau de la guerre ; au contraire, j’ai toujours craint que le principe des nationalités, substitué au doux et paternel symbole de la légitimité, ne fît dégénérer les luttes des peuples en exterminations de race, et ne chassât du code du droit des gens ces tempéraments, ces civilités qu’admettaient les petites guerres politiques et dynastiques d’autrefois.
Ernest Renan, La réforme intellectuelle et morale, Michel Lévy Frères, Paris, 1871, p. 164.