modèle du discours révolutionnaire

Modèle du discours révolutionnaire, par Joseph de Maistre (1799) Discours du citoyen Cherchemot

Maistre nous livre ici le modèle du discours révolutionnaire. En effet, on y trouve : – L’utilisation de mots clefs propres à susciter passions et pensées réflexes. – L’invocation du mythe du progrès de l’homme et de la philosophie des Lumières (ou art social) pour façonner l’opinion et élever l’humanité à un stade supérieur. – Le paradigme de la liberté entendue comme l’affranchissement de toute autorité. – La paranoïa homicide,

Les principes de la pédagogie moderne par Hannah Arendt

Les principes de la pédagogie moderne, par Hannah Arendt Déconstruction des paradigmes du pédagogisme (1961)

Hannah Arendt publie la Crise de la culture en 1961. Dans un chapitre consacré à l’enseignement elle analyse l’échec de la pédagogie moderne et ses ravages sur la société américaine. Pourtant, ces mêmes principes constituent à présent le prêt à penser de l’Éducation nationale. L’enseignant est invité à abdiquer son autorité au profit de l’autogestion de la classe. De toute façon, le savoir disciplinaire qui fondait son autorité est négligé

Les concepts fondamentaux des sociétés de pensée et de la modernité Augustin Cochin et la genèse de la Révolution (IV)

Impossible de comprendre la Modernité et la Révolution qui l’a enfantée sans connaître les principes des sociétés de pensée. En forgeant l’opinion publique, ces sociétés construisent — à l’insu du plus grand nombre — la société totalitaire décrite dans le Contrat social de Jean-Jacques Rousseau. À tous les échelons d’un pays, elles distillent : – leurs dogmes (ni Dieu ni maître, chacun sa vérité) et – leurs croyances (le Progrès

Lyon, ville martyre de la 1re République, par Louis-Marie Prudhomme (1797) La terreur comme instrument de domination

Le texte suivant révèle en Louis-Marie Prudhomme (1752-1830) un journaliste très républicain et anti-clérical. Cependant, même partial, son récit décrit à son insu le mécanisme révolutionnaire qui conduit à la Terreur. En 1794, dans cette Première république française les gens sont jugés, non sur leurs actes, mais sur ce qu’ils sont — ou accusés être. Pour asseoir sa domination le premier soin du pouvoir révolutionnaire est d’établir ou de consolider

Le mécanisme sociologique des sociétés de pensée Augustin Cochin et la genèse de la Révolution (III)

Pour expliquer le phénomène révolutionnaire et l’avènement des régimes totalitaires, la théorie du complot — telle que l’a formalisée l’abbé Augustin Barruel — est loin d’être satisfaisante. Augustin Cochin propose l’approche beaucoup plus rationnelle et terrible du mécanisme sociologique. Ainsi le rôle de sociétés secrètes, comme la Franc-Maçonnerie, s’inscrit-il dans le mouvement plus vaste des sociétés de pensée, lesquelles se caractérisent par leur mode de fonctionnement. Il ne s’agit ni

Genèse des sociétés de pensée Augustin Cochin et la genèse de la Révolution (II)

Les sociétés de pensée n’ont a priori rien d’effrayant : tout d’abord loisir d’une haute aristocratie désœuvrée, elles se propagent ensuite à toutes les classes sociales et jusqu’aux plus petites villes. Rien de mal en effet : on s’y amuse à tout remettre en question, on y construit un monde imaginaire. Aucune autorité ne prévaut, aucune connaissance préalable sur le sujet abordé n’est requise, mais on y vote des motions

Problématique à l’origine de l’œuvre d’Augustin Cochin Augustin Cochin et la genèse de la Révolution (I)

En ce début du XXe siècle, les plus grands universitaires — les Aulard, Mathiez et autres Lavisse… — se contentent de décrire l’enchaînement des faits qui conduisent à la chute de la Monarchie. Ceux-là feignent de croire à la génération spontanée des épisodes révolutionnaires, ainsi qu’à l’action magique d’un personnage inédit dans l’histoire de l’humanité : le « peuple », doué de volonté. Frappé par ces singularités, Augustin Cochin, jeune

Groupes réducteurs et noyaux dirigeants (1973) Sociologie de la subversion de masse

Comment ces étudiants sérieux, après seulement quelques participations aux AG de grévistes, se sont-ils mutés, pour les uns en révolutionnaires hargneux et violents, et pour les autres en couards prêts à toutes les concessions ? Comment cette Conférence des Évêques de France a-t-elle pu déboucher sur des déclarations aussi insipides, consensuelles et pusillanimes ? C’est que ces deux groupes — et tant d’autres avec eux — ont en commun leur mode de