Quelle est la situation de la monarchie dans la philosophie politique ? Quel est le modèle historique de la monarchie française, et enfin, quel est son héritage ? Telles sont les questions abordées par Guy Augé dans cette remarquable synthèse.

La monarchie de l’Ancien Régime reposait effectivement sur cette conception organique de la société. […]
On avait ainsi l’idée que la direction de l’État était confiée à un Prince qui constituait la tête du corps social et qui était responsable de son autorité devant Dieu et, jusqu’à un certain point, devant les sujets. Lui seul représentait l’État, c’est à dire le corps politique et social pris dans son ensemble. […]
Selon la vision chrétienne héritée du Moyen Âge, il convenait […] de soustraire l’homme à l’arbitraire de l’État pour s’inscrire dans un ordre social soumis à la loi divine exigeant, entre autres, que justice soit rendue à chacun. Aussi deux principes de vie organique s’étaient-ils naturellement dégagés ; ils montrent combien l’on était loin de la conception mécanique et individualiste des temps modernes.
– Le premier visait à assurer l’harmonie au sein de l’État ; c’est ce que l’on a appelé, depuis, le principe de subsidiarité, principe de base de toute société organique, selon lequel le groupement d’ordre supérieur ne devait pas intervenir dans la vie des groupements d’ordre inférieur, à commencer par la famille, mais les soutenir.
– Le second tendait, par delà la variété des groupements naturels, à réaliser l’unité de l’État en harmonisant les fins respectives de l’ensemble de ces groupes ; c’est ce que l’on a nommé le principe de finalité. Selon ce principe, les groupements du corps social sont des organes vivants et complémentaires qui agissent chacun pour leur bien commun propre, mais aussi pour le bien commun du corps tout entier. Et, au lieu de s’opposer (comme dans la pensée de Jean-Jacques Rousseau), les deux catégories de biens se complètent.
Cette conception organique avait une grande force instituante car elle s’enracinait dans le modèle de la famille, cellule de base sur laquelle reposait la société tout entière.
Marie-Pauline Deswarte, La République organique en France, Via romana, Paris, 2014, p. 16-19.
Quelle est la situation de la monarchie dans la philosophie politique ? Quel est le modèle historique de la monarchie française, et enfin, quel est son héritage ? Telles sont les questions abordées par Guy Augé dans cette remarquable synthèse.
Qu’est-ce que la nation ? et le patriotisme ou le nationalisme ? Force est de constater que ces mots appartiennent au vocabulaire de la modernité. Les premiers à prétendre « représenter la Nation » sont les parlements, ces cours de justice censées conseiller le roi et rendre la justice en son nom. Louis XV leur répond en défendant l’État de justice, l’hétéronomie et la rationalité dans son célèbre Discours de
Dans sa Grande Étude Confucius dit : « Ceux qui désiraient bien gouverner leurs royaumes, s’attachaient auparavant à mettre le bon ordre dans leurs familles […] la famille étant bien dirigée, le royaume est ensuite bien gouverné ; le royaume étant bien gouverné, le monde ensuite jouit de la paix et de la bonne harmonie. » C’est précisément sur le modèle familial que s’est construite et développée notre monarchie française ainsi que
En ce début du XXe siècle, les plus grands universitaires — les Aulard, Mathiez et autres Lavisse… — se contentent de décrire l’enchaînement des faits qui conduisent à la chute de la Monarchie. Ceux-là feignent de croire à la génération spontanée des épisodes révolutionnaires, ainsi qu’à l’action magique d’un personnage inédit dans l’histoire de l’humanité : le « peuple », doué de volonté. Frappé par ces singularités, Augustin Cochin, jeune
La crise actuelle a au moins le mérite de mettre à mal le dogme libéral du libre échange. En effet, il a fallu une pandémie pour prendre conscience que des frontières sont nécessaires pour préserver le bien commun. Dans la foulée, se voient réhabilitées les communautés naturelles protectrices que sont l’État et la famille, non seulement contre l’invasion virale, mais plus largement contre l’épidémie migratoire et contre le cancer moderne
La loi Le Chapelier (1791)est une des premières lois votées par l’Assemblée révolutionnaire. Elle interdit les corporations et tout droit d’association aux gens de métier. Les ouvriers, désormais sans défense, sont exploités par la bourgeoisie révolutionnaire et plongés dans la misère la plus épouvantable. En dehors des œuvres caritatives chrétiennes, personne ne se préoccupe du sort de ces malheureux. Le souci permanent de Henri V pour les plus pauvres se
La philosophe Hannah Arendt remarque bien que « l’autorité implique une obéissance dans laquelle les hommes gardent leur liberté*. » Et en effet, dans l’extraordinaire diversité de l’Ancienne France, non seulement le Roi protège les libertés concrètes des corps intermédiaires, mais il est aussi le principe de leur unité harmonieuse. Pour ordonner et diriger chacun vers le bien commun, son autorité est absolue, autrement dit indépendante des intérêts particuliers. Parce